En dépit de son nom slovaque – hommage à un amour d'une vie antérieure –, Runa Svetlikova est née à Anvers, le 15 novembre 1982 ; ici et là on trouve encore des textes sous son nom civil, Runa De Moudt. Elle a fait des études de publicité et de graphisme dans l'enseignement professionnel. Son premier recueil, Deze zachte witte kamer (Cette douce chambre blanche), a été couronné par le Prix Herman de Coninck pour le meilleur premier recueil de poésie de l'année 2014. Il se caractérise par une structure très solide : les titres des sept poèmes de la première série sont aussi les titres des sept séries qui constituent le recueil. Les sept poèmes de la dernière série donnent des variantes sur les sept poèmes de la première série.
Sur son site, elle se présente ainsi à la troisième personne du singulier : Dans cette douce chambre blanche, la vie se compose d'une poignée d'atomes, pas plus, qui traversent l'espace de façon arbitraire. Contre cet arrière-plan cosmique, et parfois comique, Runa Svetlikova examine l'aliénation qu'elle éprouve à la naissance d'un enfant, la préservation pénible d'un amour sans savoir s'il existe quelque chose comme l'amour, le désir de donner une voix à un père mort. Quel est le sens de tout si tout est par définition vide de sens ?
Photographie © Hadewich Veys